Lorsqu’une personne franchit le seuil de ma porte, je ne sais jamais à l’avance ce qui va se passer durant la prochaine heure…
Ça peut paraître étrange, stressant mais c’est finalement tout le contraire.
Mon fonctionnement en séance n’est pas de « comprendre » ni de croire la personne qui me vient me conter son histoire qu’elle connaît par cœur, qu’elle se raconte peut-être depuis des années et qu’elle pense être comme une réalité.
Avant même que l’hypnose « formelle » commence, même si on ne sait jamais vraiment quand ça démarre, je cherche avant tout à questionner toutes les croyances, tous les liens que la personne me sert sur un plateau comme étant une vérité universelle.
Comme par exemple quand j’entends quelqu’un qui vient me voir pour arrêter de fumer me dire « la cigarette me permet de me détendre ou de me concentrer ». Les premières questions qui me iennent sont :
- Comment avez-vous appris cela?
- Donc quand vous dormez, vous êtes tendu?
- Quand vous fumez vous n’êtes donc jamais stressé?
Cet exemple peut paraître ridicule pris comme ça, hors contexte, mais il illustre parfaitement la manière dont nous nous programmons, dont nous conditionnons notre cerveau à mettre en place des croyances, que nous considérons ensuite comme des pures vérités.
Cigarette =détente ou Cigarette = Concentration
Donc quand la personne va tenter d’arrêter de fumer, en ayant ces croyances bien ancrées dans sa tête, il est évident qu’elle va se sentir démunie lorsqu’elle aura besoin de se détendre ou de se concentrer.
Comment puis-je me détendre sans cigarette puisque c’est la cigarette qui me détend?…
On voit bien dans cet exemple que la personne est prisonnière des croyances dans laquelle elle s’est mise et/ou on l’a mise inconsciemment.
On peut résumer ce fonctionnement qui s’applique à tout le monde de la manière suivante :
CROYANCE MENTAL
EXPÉRIENCE PHYSIOLOGIE
> Les croyances influencent notre esprit, notre préparation mentale.
> Notre état d’esprit aura alors une incidence sur notre corps, sur notre posture, notre physique.
> Celui-ci influencera donc notre expérience dans le réel qui viendra inéluctablement
renforcer notre croyance de base. Un peu comme si finalement nous fonctionnions en circuit fermé.
Si on reprend l’exemple de la cigarette et d’une personne qui souhaite arrêter de fumer, et que cette personne a la croyance qu’elle est « droguée » à la cigarette, ça donne cela :
Croyance : je suis drogué
Mental : Je me prépare à être en manque et donc à être stressé, tendu, agressif
Physiologie : Le corps met en place toutes les caractéristiques physiques que le mental a imaginé.
Expérience : Je vis une expérience de l’arrêt du tabac qui est catastrophique et qui vient donc confirmer ma croyance de base que je suis drogué.
Je ne peux donc pas m’en sortir en restant prisonnier dans ce système fermé.
Mon objectif en séance, avant toute chose, est donc de questionner les croyances de la personne en face de moi, de les mettre en doute et finalement de lui laisser en proposer de nouvelles avec la perspective de les mettre en place, une fois qu’elle les aura testées et approuvées.